La problématique de l’hygiène et de l’assainissement est l’une des difficultés majeures auxquelles sont confrontées les villes au Burkina Faso et plus particulièrement la ville de Kongoussi. La gestion des eaux usées ainsi que celles de déchets solides se présentent comme l’un des défis majeurs de la cité du haricot vert.

L’assainissement de notre cadre de vie doit être l’affaire de tous les habitants de la cité. Du citoyen à la collectivité territoriale, chacun doit jouer sa partition. A Kongoussi, si certains acteurs en sont conscients et s’y engagent activement, d’autres n’en ont cure. Au niveau de la municipalité, le service de l’hygiène et

d’assainissement a été créé en 2013 pour justement traiter de la problématique. C’est dans ce cadre que la mairie avait fait confectionné une dizaine de bacs à ordures installés aux alentours du marché, invitant les usagers à y verser les déchets. Mais pour faute de bonne exploitation, ces bacs ont disparu du marché. Seul un bac construit au Nord-ouest du marché, d’une capacité de 75 m3 sert actuellement de dépotoir public avec un remplissage rapide et souvent des retards dans le vidage. Conséquences: le bac déborde et verse son contenu à terre tout en dégageant une odeur nauséabonde. Des particuliers ont également loué les services de structures privées d’assainissement qui ont installé des bacs à ordures dans leurs domiciles et/ ou leurs lieux de travail. Un rapport diagnostic sur la gestion des déchets solides à Kongoussi, publié en mars 2023, révèle que «71% des secteurs (5/7) sont actuellement couverts par le service de pré collecte offert aux ménages par les organisations de collecte.» Cependant, il y’a lieu de préciser que le taux d’abonnement à ce service ( la redevance mensuelle pour l’enlèvement des ordures est fixée à 1000FCFA) reste faible. Sur un potentiel de 9554 abonnés( ménages et services) , seuls 863 abonnés sont enregistrés chez les structures de prélèvement des ordures. Ce qui donne, selon le rapport un taux de 9%. En dehors des structures offrant des services payants, il existe dans la ville de Kongoussi plusieurs organisations de la société civile (OSC) qui abattent un travail inlassable dans l’assainissement de la ville à travers des séances de salubrité. Au passage, nous reconnaissons et saluons les efforts citoyens que fournissent ces structures. Leurs actions sont orientées vers certaines artères de la ville, les centres de santé, le marché central entre autres. Pour autant, pendant que certains luttent quotidiennement contre l’insalubrité, d’autres s’évertuent à salir le milieu de vie. Ainsi, il n’est pas rare de constater des tas d’immondices dans les croisements de ruelles, devant les maisons. Certaines personnes ont même choisi d’empiéter les« 6 mètres» pour ériger des enclos pour divers animaux, notamment les ânes, les porcs. Ces personnes contribuent fortement à la dégradation de l’environnement citadin en permettant l’étalement des excréments de leurs animaux sur les rues.
Au niveau de la gestion des eaux usées, le constat est tout aussi amer. En lieu et place de «puits perdus», certains résidents ont tout simplement raccordé leurs latrines aux rares caniveaux pour évacuer leurs eaux sales, et ce, au mépris de la législation. A défaut de ce type de raccordement, d’autres personnes versent les eaux sales issues de la lessive, de la vaisselle ou de la toilette sur la route, en indisposant ainsi le voisinage et les passants. Le manque de culture sur l’hygiène et l’assainissement est aussi observé en circulation dans la ville de Kongoussi chez certains usagers de la route. Très souvent, en pleine circulation, ces indélicats se permettent de se moucher ou de cracher sans se soucier de ceux qui les suivent.
Populations et autorités sont toutes interpellées sur les rôles que chacune des parties doit jouer pour maintenir notre ville propre, saine, agréable à habiter et à visiter. Cultivons l’écocitoyenneté autour de nous!

La rédaction