Dans la seule année de 2023, la ville de Kongoussi a enregistré 11 morts, 49 blessés et des dégâts très importants dans 41 accidents de la circulation routière. C’est le constat fait par le Commissariat de la Police Nationale de Kongoussi. Ces chiffres ne prennent pas en compte les accidents réglés à l’amiable et ceux constatés par d’autres services compétents. Les causes majeures des accidents dans cette ville sont la vitesse et le non-respect des panneaux de signalisation. Le plus étonnant c’est que ceux qui s’adonnent à ces pratiques sont pour la plupart ceux qui connaissent la loi en matière de circulation.
Pour règlementer la circulation routière plusieurs panneaux de signalisation existent. Dans la ville de Kongoussi, les plus visibles sont les feux tricolores et les « Stop ». Si ces panneaux de signalisation pouvaient règlementer la circulation au regard de la non complexité des axes de la ville, certains usagers négligent leur importance. Le plus flagrant c’est surtout au niveau des feux tricolores. Lorsque le feu tricolore passe à l’orange pour aboutir au rouge, ce laps de temps est donné aux usagers de prendre toutes les dispositions nécessaires pour s’arrêter. Oui, des usagers respectent ces consignes. C’est en ce moment malheureusement que d’autres usagers augmentent la vitesse pour pouvoir passer. Les plus négligents, eux faufilent entre ceux qui sont déjà arrêtés parce que le feu est rouge pour continuer tranquillement leur chemin. Ces cas sont récurrents dans la ville de Kongoussi. A première vue, ce sont les Personnes déplacées Internes (PDI) qui pourraient être à l’origine de tels comportements parce qu’ils sont venus pour la plupart de villages où il n’y a pas de feux de signalisation. Curieusement ces PDI sont très prudentes, observatrices et imitatrices. Il n’est pas rare de voir des piétons s’arrêter aux feux avec les motocyclistes alors que la fluidité de la circulation permettait leur passage sans danger. Tout comme il n’est pas rare de voir un motocycliste ou un cycliste aller à pas de tortue à l’approche du feu tricolore pour imiter la première personne à arriver au feu. Le constat que l’on a pu faire c’est que la grande majorité des ‘’brûleurs de feux’’ sont des personnes instruites et des résidents de la ville de Kongoussi. Le constat des agents de la police municipale estime ces personnes à plus de 90% des usagers de la route. Le comble est que ces personnes inciviques, sans mâcher les mots, à travers leurs comportements irresponsables impactent négativement celui des ignorants et créent plus de dégâts dans la circulation routière.
L’autre souci majeur de la circulation routière à Kongoussi, c’est la vitesse. Ils sont nombreux des usagers qui font trop de vitesse dans les artères de la ville malgré le boom démographique dû au mouvement des populations. La vitesse est devenue comme un effet de mode pour certains jeunes bien qu’ils savent la règlementation en vigueur dans les grandes agglomérations. Ils sont à l’origine des accidents les plus catastrophiques : fractures, dégâts matériels importants au pire des cas, la mort.
Plusieurs personnes et services sont dans l’ordre de bataille contre la vitesse en ville et le non-respect des feux tricolores dans la ville de Kongoussi. C’est le lieu pour nous de saluer et féliciter l’énorme travail abattu par les services de maintien de l’ordre publique avec en ligne de mire la police nationale, la police municipale, la gendarmerie nationale et les Volontaires Adjoints de Sécurité (VADS). Ces entités ne ménagent aucun effort dans la sensibilisation, la règlementation et la verbalisation auteurs de telles pratiques. Seul bémol, ces comportements irresponsables persistent dans nos rues. Les partisans du non-respect des codes de la circulation routière mesurent-ils la portée des conséquences de leurs actes ?
La Rédaction