Ce 09 novembre 2023, nous avons visité le marché Naab-Raaga de Ouahigouya, situé au secteur n°6 de la ville. Sur le plan hygiénique, l’état du lieu qui nous procure les condiments est moins positif.
Il est 7h10mn, lorsque nous sommes arrivées au marché Naab-Raaga de Ouahigouya. Traversé par une voie bitumée, le marché a une structure dualiste. A l’entrée de celle occupée par les vendeuses de condiments, on aperçoit des grossistes, venus pour ravitailler les vendeuses. Des tricycles remplis de choux, d’oignons, de poivres, et autres par ci, des sacs de laitues de feuilles d’amarantes, d’oseilles ou d’épinard par là. Les femmes discutent des prix avec les ravitailleurs, et des jeunes s’activent à les transporter aux lieux de stockage. Une bonne partie de la voie est occupée par les femmes, qui ont leurs étalages à ses abords. Des tas de condiments sur le goudron l’ont réduit et rendent la circulation peu fluide et plus dangereuse.
« Bien manger, mieux vivre », dit-on couramment. Les condiments sont quotidiennement consommés par les yadsés. Un peu partout au centre du marché, des tas d’ordures sont remarqués. Cela foule au pied les règles d’hygiène et expose les consommateurs à des maladies.
« Tout ce que nous vendons, se sert dans des sachets plastiques ; alors nous ne saurons empêcher qu’ils envahissent les lieux, à moins que la mairie nous donne assez de bacs à ordures qu’on disposera au sein du marché. Et même avec cela, je pense qu’un lieu de rencontre comme ce grand marché ne saurait rester propre comme un domicile», a insisté Pascal BELEM, commerçant dans ledit marché, avant de relativiser. «Néanmoins, on pourrait réduire ce phénomène si tous les clients se dotaient de paniers pour le marché, ce qui n’est pas évident pour les hommes, puisque la majeure partie des saletés est composée de sachets plastiques», a-t-il dit.
« Soyons propres autour de nous!» Cette phrase, nous la connaissons tous. Même les tout- petits la répètent. Mais quand nous observons certains côtés de ce marché, les conditions hygiéniques sont telles qu’on a plutôt envie de s’approvisionner ailleurs. Dans ce marché, certains tas de marchandises côtoient des poubelles. En plus des étales de condiments, les mini restaurants installés au marché Naab Raaga participent à la dégradation de ses conditions hygiéniques.« L’eau sale du lavage des assiettes, les restes de repas, les morceaux de condiments, les sachets d’eau pour ne citer que cela, sont jetés un peu partout. La présence permanente des mouches temoigne de l’insalubrité du marché», a décrit Martine TAO, une cliente qui fréquente régulièrement ce marché. Pour elle, si l’hygiène au marché Naab Raaga laisse à désirer, cela serait imputable au fait que les usagers fuient leur responsabilité en voulant tout abandonner aux autorités.« En fait, le seul problème est qu’on a tendance à attribuer tout ce qui est responsabilité au gouvernement et aux municipalités. Songeons à agir souvent de façon indépendante et descente, pour notre bien d’abord. Ne dit-on pas souvent; aide-toi et le ciel t’aidera ? On ne doit quand même pas s’attendre à ce que le gouvernement fasse irruption à Ouahigouya pour une telle raison. Et d’ailleurs, qui est le gouvernement sans nous ?», se demande-t-elle .
Ramatou OUEDRAOGO, vendeuse de condiments, reconnaît qu’il sied que les commerçants s’mpliquent davantage dans la salubrité du marché mais trouve que leur faible implication est liée à la morosité du climat des affaires.« La rentabilité ne suffit pas pour faire vider les poubelles», a-t-elle lâché. A l’en croire, sur toute la chaîne, de la production à la transformation en passant par la commercialisation, chaque acteur doit s’engager afin de garantir une alimentation saine à la population. «Pour la sécurité alimentaire, il n’est pas de notre seul rôle, mais la responsabilité de tous est engagée. Le minimum à faire par les clients c’est de bien bouillir les condiments et bien laver les crudités », a conseillé Ramatou OUEDRAOGO
Il est 09h 50mn. Nous quittions le marché, dans l’espoir que les autorités compétentes seront plus strictes dans le respect des règles d’hygiène, dans les points de vente. Car, même si les marchandises viennent d’un lieu autre qu’un laboratoire, elles peuvent être davantage entretenues pour qu’elles ne soient pas contaminées lors de la vente. Et comme tout passe par la cuisson, c’est la santé des populations qui pourrait en pâtir.
✍️Guet-Wende Tanti Elise OUEDRAOGO